Le Turc a de grandes qualités : i l est brave,
l oyal , humain, doux — sauf, on l'a d i t cent fois,
quand i l coupe des têtes. — Trop prompt à obéir
à la voix du fanatisme, i l se réveille de sa torpeur
aussitôt qu ' i l subit certaines excitations criminel les
qu i l u i viennent généralement de haut, et laisse
apparaître alors tous les instincts de sa nature
asiatique. Les atrocités signalées dans ces pages
ne furent pas toutes l'œuvre de vrais Turcs ,
mais encore de Gircassiens et de Kurdes ,
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k i an , composée du ma r i , de la femme, de deux enfants mâles
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et d'une fillette de six ans. La femme, âgée de v i ng t - hu i t ans,
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s'était jetée à leurs pieds en criant pitié. I l s avaient sour i et
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l u i avaient répondu : — Nous aurons pitié, nous aurons pitié,
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t u vas vo i r .
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Puis, ayant lié le ma r i au pied du l i t , i l s avaient pr i s la
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femme, l'avaient mise complètement nue et, avec t r o i s gros
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clous, l'avaient clouée au mur , un clou pour chaque ma in , un
<( pour les pieds Avec la pointe d'un yatagan i l s avaient tatoué
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sur son ventre un des symboles chrétiens ; puis tandis que,
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folle d'épouvante, elle se taisait et regardait de ses yeux écar-
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quilles, ils avaient conduit le ma r i devant elle au mi l i eu de la
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chambre, l ava i ent déshabillé, l'avaient enduit de pétrole et
<( l'avaient allumé comme une torche . Le corps avait p r i s feu
<( gaiement en grésillant, les cheveux avaient fait une flambée,
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l a chair était calcinée et détachée avant qu ' i l ne mourût... Eux ,
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i l s dansaient et chantaient, autour du bûcher humain, des
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hymnes chrétiens. Les enfants pleuraient dans un coin, la
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femme regardait du haut de son mu r , les bras ouverts, t out
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son jeune corps offert, avec son ventre sanglant, devenu t abe r -
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nacle. Puis on l u i avait coupé les seins et forcé les enfants à
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sucer cette chair saignante ; on l u i arracha les ongles, on l u i
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coupa les do igts , l u i trancha le nez, l u i brûla les cheveux.
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Enfin, sous ses yeux d'agonisante, on scia la tête aux en-
<( fants mâles, on violenta la fillette, puis on l eur enleva le
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foie et le cœur, que l ' on [mit dans la bouche de la mère en
<( criant :
Fonds A.R.A.M