les malheureux baignent dans le sang, leurs femmes
sont violées sous leurs yeux...
Car on ne se contente pas de massacrer. On mu –
t i l e , on supp l i c i e :
Nous entendons, écrit sœur Marie-Sophie, les cris
déchirants, les hurlements des malheureux qu'on éven-
tre et qu'on torture.
Beaucoup de témoins racont ent que des Armé –
ni ens f ur en t attachés par les deux j ambe s , la tête
en bas, et fendus à coups de hache, comme bêtes
de bouche r i e . D' aut res f ur ent liés avec des cordes
et étendus sur u n l i t de bo i s auque l on m i t l e f e u ;
d'autres encore f ur ent c loués v i vant s sur les p l a n –
chers , sur des po r t es , sur des tabl es .
I l y a aussi des j e u x atroces, des farces s i n i s –
t r e s . On p r end des Arméni ens , on les l i g o t t e , et
sur l eu r s genoux immobilisés on déc oupe en t r a n –
ches ou on scie l eur s enfants. Le Père Benoît, de
la mi s s i on française, rappo r t e un autre t r a i t :
Les bourreaux jongleaient avec des têtes fraîchement
coupées et même, sous les yeux des parents, ils l a n –
çaient en l'air des petits enfants qu'ils recevaient à
la pointe de leurs coutelas.
Les supplices sont t ou r à t o u r gross i er s ou sa–
vammen t raffinés. On soumet certaines v i c t ime s à
une série de t o r t ur e s appliquées avec u n a r t con–
sommé , de manière à p r o l ong e r la vi e dans la chair
du ma r t y r afin de faire du r e r la fête : on les
mu t i l e l ent ement , méthodiquement, en l e u r arra-
Fonds A.R.A.M