Kurdes se préparent à se réconcilier et à vivre enesmble, en
amitié. Mais le trait caractéristique de la politique turque était
de semer la discorde parmi les races assujetties, pour les rendre
moins puissantes et aussi pour pouvoir justifier les atrocités
que les Turcs commettent toujours. Je suis donc entièrement
d'accord pour affirmer que le Gouvernement turc a donné des
preuves absolues de son incapacité à gouverner les races sou–
mises à sa puissance, que les jours de sa domination touchent
à leur fin, et j'espère qu'on ne lui donnera plus jamais l'occa–
sion de recommencer.
Il y a des symptômes que, même maintenant, les Turcs
n'ont pas profité de la leçon et que, actuellement encore, ils
montrent des signes de vouloir continuer leur vieille politique
d'atermoiement en soulevant avec une fertilité prodigieuse
toutes sortes d'objections à toute directive qui peut produire
des améliorations durables ; et s'ils en ont l'occasion, ils
essaieront sans aucun doute toutes sortes de ru6es pour mettre
en conflit les Puissances européennes occidentales. Mais j'ose
dire — et je le dis avec la pleine conscience de ma responsa–
bilité — que ces jours sont passés et que les Turcs se trompe–
raient grandement s'ils ne comprenaient pas que la possibi–
lité d'atermoiements et de résistance aux réformes est défini–
tivement finie pour eux. Ils sont, à l'heure actuelle, en notre
pouvoir absolu, et le seul moyen par lequel ils peuvent encore
espérer d'obtenir notre clémence ou notre considération, c'est
qu'ils nous montrent qu'ils ont redressé leur voie, qu'ils s'em–
presseront d'exécuter les termes de l'armistice qu'ils ont
accepté et les autres conditions qui leur seront imposées par
la justice des vainqueurs, et ce sans hésitation, sans essayer
d'éviter les actes qu'ils seront certainement forcés par nous
d'accomplir.
Fonds A.R.A.M