R E PONS E DE L OR D R O B E R T C E C I L
Sous-Secrétaire d ' E t a t a u x A f f a i r e s Etrangères
à l a lettre de l ' H o n . L o r d B R Y C E
datée de H u n d l e a p , l e 30 septembre 1918
MINISTÈRE DES AFFAIRES ETRANGERE
3
octobre 1918
CHER LORD BRYCE,
...
D'autre part, les services rendus par les Arméniens à
la cause commune, services auxquels vous faites allusion dans
votre lettre, ne peuvent assurément pas être oubliés. Je men–
tionnerai ici quatre points, que les Arméniens peuvent, à
mon avis, considérer comme constituant la charte de leur
droit à la libération par les soins des alliés :
i° En automne
191
4,
les Turcs envoyèrent des émissaires
au Congrès National des Arméniens de Turquie, siégeant à
Erzeroum, et l u i firent la promesse d'accorder l'autonomie à
l'Arménie, si les Arméniens s'engageaient à aider activement
la Turquie durant la guerre. Les Arméniens répondirent qu'ils
feraient individuellement leur devoir comme sujets ottomans
mais qu'en tant que nation ils ne pouvaient pas soutenir la
cause de la Turquie et de ses Alliés ;
2
0
C'est en partie à cause de ce courageux refus que les
Arméniens de Turquie ont été systématiquement massacrés
en i g i 5 par le gouvernement turc. Les deux tiers de la popu–
lation, plus de
700.000
hommes, femmes, ainsi que des
enfants ont été ainsi exterminés par les méthodes les plus
infernales et avec sang-froid ;
3
° Dès le commencement de la guerre, la moitié de la
nation a rmén i enne qui vivait sous la souveraineté russe, a
organisé des corps de volontaires qu i , sous le commandement
d'Andranik, leur chef héroïque, soutinrent le choc de quel–
ques-uns des plus lourds combats de la campagne du Cau–
case ;
Fonds A.R.A.M