de conquête, des populations auxquelles i l appartient de fixer
elles-mêmes leurs destinées.
Jamais — disaient les Alliés dans leur réponse du
10
janvier
191
7,
au message du Président Wilson — i l n'a
été dans nos desseins de poursuivre l'extermination des
peuples allemands et leur disparition politique.
Mais i l n'est pas moins certain que nous avons des
droits étroits à l'égard des nationalités opprimées, non seule–
ment de la Belgique, de la Serbie, de la Roumanie —
*
dont le
sort tragique commande plus que notre sollicitude, notre
dévouement absolu, — mais aussi de la Pologne. Nous ne
séparons pas sa cause de la nôtre...
Cette politique des droits des nationalités est l'honneur
de nos traditions et de notre histoire ; elle s'applique, dans
notre pensée, aux populations arméniennes, syriennes, liba–
naises comme aux peuples qui subissent, contre leur volonté,
le joug de l'oppresseur quel qu'il soit ; tous ces peuples ont
droit à nos sympathies, à notre appui ; tous doivent avoir la
possibilité de fixer eux-mêmes leur sort.
L E T T R E DE M. CL EMENCEAU
Président d u Conseil,
à BOGHOS NUBAR PACHA
CHER MONSIEUR,
Rappelant la conduite héroïque de vos compatriotes, vous
me demandez de saisir une prochaine occasion pour encou–
rager leurs efforts et pour leur dire que les conditions impo–
sées par la Conférence de Constantinople ne seront pas recon–
nues par le Gouvernement de la République.
La France,
victime de la plus injuste des agressions,
a inscrit dans ses revendications la libération des nations
opprimées.
Protectrice traditionnelle de ces peuples, elle a manifesté
Fonds A.R.A.M