etc., s'imposent de lourds sacrifices pour subvenir à leurs
besoins. Mais ces sacrifices ne peuvent pas continuer indéfini–
ment et d'autre part les pays qu i ont bien voulu hospitaliser
momen t anémen t ces masses de réfugiés ne sont pas tenus et
ne peuvent les garder pour toujours.
La conscience du monde civilisé peut-elle souffrir que ces
innocents, victimes de la plus grande iniquité du siècle, vic–
times de leur attachement à la cause des Alliés, périssent par
centaines de milliers au seuil même de l'Europe ? Nous ne
pouvons y croire.
Le seul moyen de résoudre radicalement et équitablement
cette question des réfugiés arméniens c'est de les transférer
dans leur patrie, en Arménie.
A l'argument que les gouvernants turcs ne manqueraient
pas d'opposer à cette proposition en prétendant que l'Arménie
existe déjà dans les frontières de la Transcaucasie, autour
d'Erivan, nous répondons ceci :
I l est vrai qu'une République Arménienne, jouissant
d'une indépendance relative, existe à l'heure actuelle, avec
Erivan comme capitale, mais ses frontières, après l'annexion
par la Turquie des provinces de Kars et de Sourmalou sont
tellement exiguës, qu'elle ne peut même pas suffire à sa pro–
pre population. Tous ceux qu i ont eu ces derniers temps l'oc–
casion de visiter la République Arménienne, tous ceux qu i
sont allés pour étudier sur place la question, représentants du
Near East Relief Américain, membres du Lord Mayor's Fund
et du British Armenia Committee, etc., sont unanimes à décla–
rer que la République Arménienne est déjà surchargée de
population et c'est là que ^réside la cause de la famine qu i
sévit à l'état endémique en Arménie. Les grands centres
comme Erivan, Alexandropol, etc., ont vu tripler et quadru–
pler leur population dans ces dernières années, et i l en est de
même de presque toutes les agglomérations rurales. I l a fallu
au gouvernement d'Erivan presqu'une année d'efforts et de
Fonds A.R.A.M