nous font craindre q u ' à la conclusion de la Paix la question
de la protection des Minorités ne puisse plus se poser, cette
question étant radicalement résolue par la disparition com–
plète de tout é l éme n t chrétien en Turquie.
X I I . — LA QUESTION DES REFUGIES ARMENIENS
A LA VEILLE DE LA CONFERENCE ORIENTALE
Voyons maintenant comment se présente le bilan de la
situation générale à la veille de la Conférence Orientale.
Au point de vue population, le nombre des Armé n i e n s
atteignait au commencement de la guerre, rien qu'en Turquie
d'Asie (non compris les Armé n i e n s de Constantinople), le
chiffre de i.85o.ooo, dont i.
018.000
dans les six provinces
a rmé n i e n n e s ,
200.000
en Cilicie a rmé n i e n n e et le reste r é p a ndu
un peu partout. Sur ce nombre, un mi l l i o n environ ont été
massacrés ( i ) ou sont morts dans les bagnes de la déportation,
3
oo.ooo ont réussi à passer au Caucase et quelques Aoo.ooo
autre ont été dispersés en Syrie, Chypre, Egypte, Grèce, Bul–
garie et ailleurs.
Nous avons tout lieu de craindre qu ' à la conclusion de la
Paix avec la Turquie, de ce nombre initial de i.85o.ooo Armé –
niens, i l n'en reste, dans toute la Turquie d'Asie, que quel–
ques dizaines de milliers retenus comme otages ou prison–
niers de guerre, ainsi que les femmes et les enfants enfermés
dans les harems.
La Conférence de la Paix se trouvera donc devant ce pro–
blème i nqu i é t an t , sans précédent dans l'Histoire : Comment
r épa r e r le tort immense et irrémédiable c au s é à toute une
population paisible et laborieuse, comp l è t emen t arrachée à son
foyer séculaire, en partie massacrée et en partie dispersée dans
les quatre coins du monde P
1)
Sans compter les rictimes des massacres du régime Hamidlen.
dont le nombre s'élève à plus de 400.000.
Fonds A.R.A.M