furent engagés et un nouvel accord, donnant pleine satisfac–
tion aux revendications des nationalistes turcs fut conclu et
signé à Angora le
20
octobre
1921.
Suivant cet accord, toute
la Cilicie était cédée aux Turcs et les négociateurs français
n'avaient réussi à obtenir que des garanties illusoires pour
assurer la protection des Arméniens résidant en Cilicie.
La nouvelle de la signature de cet accord et de l'évacua–
tion prochaine de la Cilicie jeta la consternation dans la pai–
sible population arménienne. Malgré les conseils des Autorités
françaises, qui essayaient de calmer les esprits et de retenir
les Arméniens, ceux-ci sont restés irréductibles, connaissant de
longue date la mentalité turque et le sang versé pendant les
massacres de Marache, de Hadjin et de Zeytoun, en pleine
période d'occupation française, n'étant même pas encore
séché. Et c'est en proie à une véritable panique que les Armé–
niens, en masse, au nombre de plus de
120.000,
ont quitté
leurs foyers et la Cilicie, en butte à toutes les misères et à
toutes les souffrances des grandes masses fuyant une catas–
trophe, à la recherche d'un abri hospitalier sous un ciel plus
clément. Plus de
75.000
de ces réfugiés ont trouvé asile en
Syrie, le Gouvernement français ayant facilité leur installation
et procuré des secours. Environ
3
o
.
ooo autres réfugiés se sont
dispersés en Chypre, en Egypte, dans les Iles grecques, en
Grèce et à Constantinople.
XI. — LA DEFAITE GRECQUE
LA QUESTION DES MINORITES ETHNIQUES
Après l'essai infructueux, tenté en août
1921
par l'armée
hellénique, pour atteindre Angora, le front se stabilisant sur
la ligne Eski-Chéhir-Afioun-Karahissar, les trois ministres des
Affaires étrangères de Grande-Bretagne, de France et d'Italie
se sont réunis à Paris le
22
mars
1922
et ont élaboré un texte
Fonds A.R.A.M