mu l gu é s en trois langues à la fois : a rmén i enne , latine et
française.
Le Royaume arménien eut une telle emprise sur la Cilicie
que les contemporains appelaient ce pays
Armeno-Kilihia
(
en
grec),
Terra Armenorum
(
en latin),
Beled-El-Armen
(
en
arabe), Petite Arménie, Arménie Mineure, Nouvelle Arménie,
etc. (dans les langues européennes).
Ainsi qu'un grand nombre d'officiers français l'ont cons–
taté et relaté, tout dans la Cilicie d'aujourd'hui atteste que
ce pays est essentiellement arménien et chrétien. Les ruines
majestueuses des villes et des châteaux-forts, les églises encore
debout ou converties en mosquées, les monastères, les routes
même parlent du glorieux passé a rmén i en de cette province.
Après la perte de leur indépendance, écrasés sous l'inva–
sion des Arabes, Mongols et Turcs, les Arméniens de Cilicie
sont restés fidèles au sol de leur patrie et formaient encore,
au commencement de la grande guerre, la majorité des habi–
tants du pays.
En été
1916,
des pourparlers eurent lieu entre la Délé–
gation Nationale Armén i enne et le Gouvernement Français en
vue de créer un noyau de la liberté a rmén i enne en Cilicie
sous les auspices de la France, un accord fut conclu à cet
effet, prévoyant la levée de volontaires arméniens et la for–
mation de la « Légion d'Orient » avec des cadres et sous le
commandement français, pour combattre l'armée turque sur
le front de Cilicie. Après la victoire, la France constituerait
un Etat a rmén i en autonome en Cilicie et les Légionnaires
arméniens formeraient le noyau de l'Armée a rmén i enne . Les
pourparlers avaient eu lieu à Londres, à l'ambassade de
France, entre M. Georges Picot, représentant du Gouverne–
ment français et Boghos Nubar Pacha, président de la Délé–
gation Nationale Armén i enne , en présence de Sir Mark Sykes,
représentant le gouvernement britannique.
A l'appel de la Délégation a rmé n i e nn e , plus de 3.
000
jeu-
Fonds A.R.A.M