cipes sont si affreux que, p a r m i leurs défen–
seurs, i l y en a qu i valent mieux qu'eux ; comme
certains principes sont si beaux que, p a rm i l eu r s
défenseurs, i l y en a qu i valent moins qu'eux.
Mais enfin, j e ne parle pas d'individus : j e parle
des principes, d u drapeau. Et personne ne
peut le contester : notre drapeau, c'est celui de
la Belgique, de l a Serbie (dont j e ne sépare pas
l e Monténégro) et de l'Arménie ; tandis que
l e u r drapeau à eux, c'est le drapeau d'Enver-
Pacha, le drapeau de Ferdinand I I , le drapeau
qui abrite les torpilles contre le
Lusitania,,
le
pétrole contre Louvain et Senlis, le peloton
d'exécution contre miss Cavell, l a Sainte. E l l e
aussi, ils l'ont crucifiée ; c'est bien vrai.
Et alors, ce qu i m'éblouit, c'est l a magnifi–
cence de notre gloire. Comment en serons-nous
dignes? Voilà l a question. J'écoute le Cardinal
Mercier qu i prêche : « Ne dites pas, pauvre
Belgique ; dites : Belgique glorieuse et grande,
Belgique incomparable ! » Je lis le j o u r n a l r o u –
ma i n q u i écrit : « Personne ne peut désormais
empêcher que les Serbes ne soient le plus
g r and peuple de l'Europe Orientale ! » Et entre
l a Belgique et l a Serbie, tenant par l a ma i n
ses deux sœurs ensanglantées, j e vois l'Armé–
nie, q u i marche l a couronne d u ma r t y r e sur l a
tête.
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peuples crucifiés, c'est vous qu i tenez le
drapeau des Alliés, dans vos mains deux fois
sacrées : par l'honneur et par l a douleur. —
La France vous suit tout près. C'est en France,
que le Gouvernement belge réside ; c'est dans le
camp français que le r o i de Serbie est venu
Fonds A.R.A.M