— 15 —
u n
bras,
une j amb e , u n pied, une tête, c'est au
rabais!
» ( 1 ) .
Plus que trois ou quatre détails. On coupe à
u n Arménien vivant u n morceau de sa chair ;
on l a met en vente :„« Bonne viande fraîche !
c'est pour r i e n ! » tandis qu'on jette du vinaigre
sur l a plaie. — A u n autre Arménien, on coupe
une ma i n et on le soufflette avec son poignet san–
glant. Puis, on coupe l'autre ma i n et on l'invite
à faire le signe de l a croix. Puis on l u i arrache
les oreilles, et on les l u i met dans l a bouche
p ou r q u ' i l les mange ; puis quelqu'un l u i coupe
l a langue ; puis, avec u n p o i gna r d , on l u i fait
sauter un œil. I c i , le massacre dure 18 heures :
i l y a 3.700 maisons pillées et 4.000 personnes
tuées. Là, 14 femmes sont brûlées avec leurs
nourrissons. A i l l e u r s , 100 femmes sont mises
en morceaux...
Total : 100.000 Arméniens tués, d i t Lepsius ;
500.000
affamés, 100.000 islamisés de force ;
des mi l l i e r s de villagesjdétruits : «Mais, d i t une
lettre adressée au Comité anglais de l'Alliance
Evangélique, le 18 j anv i e r 1896, l e monde ne
saura jamais l a millième partie des brutalités
commises ; et les dernières publications portent
à 200.0001e nomb r e total des victimes d ' Ab d u l -
Ham i d de 1894 à 1896 » (2).
Dans l ' h o r r e u r , n'oublions pas l a splendeur.
Si A b d u l - Ham i d , c'était Tibère ou Néron, i l y
eut des Arméniens, q u i furent saint Ignace et
sainte Blandine.
(1)
Les massacres en Arménie,
documents publiés par le
prof. Thouraaïan, p. 62,
(2)
Quelques documents.
Genève, p. 6.
Fonds A.R.A.M