des Puissances. Seulement lorsque, le traité
ayant enlevé toutes les garanties prises par l a
Russie, Gortschakof demanda des mesures,
pour le cas où l a Turquie ne l'exécuterait pas,
Bismark fit repousser l a demande de Gorts–
chakof.
La Turquie était sauvée ! Non seulement les
Puissances allaient être complètement p a r a l y –
sées, mais déjà entre elles u n nouveau groupe–
men t s'était opéré, favorable à l a Turquie. Le
contrôle, cessant d'être une garantie, restait
une h um i l i a t i o n ; i l n'était plus qu'une p r ovo –
cation ; et le traité de Be r l i n était plus qu'une
faute, i l était un crime.
Entre les lignes du traité de Be r l i n , un démon
avait tracé en lettres à peine visibles tout le
p r o g r amme de 1878 à 1916. Et les lettres
allaient peu à peu apparaître rouges comme le
sang des massacres, comme le feu des incen–
dies. Le sort de l'Arménie et du monde en
était jeté.
I l
Après l a tempête bulgare, i l y eut une accal–
mie et l a situation dite « normale », c'est-à-
dire l a persécution habituelle, reprit en Armé–
nie (V, 1).
A b d u l - Ham i d réfléchissait sur les événements
accomplis, sur l'intervention des Puissances et
sur le traité de Be r l i n . I l arriva à cette conclu–
sion : pour supprimer contrôle, humiliations et
menaces futures, le plus sûr est de supprimer l a
question arménienne. Gomment ? En s u p p r i -
Fonds A.R.A.M