rares initiés, ne pouvait soupçonner les b e au –
tés de cet art, q u i n'est en réalité n i européen,
n i oriental, mais possède u n caractère unique
au monde de douceur gracieuse, d'émotion
pénétrante et de tendresse nob l e . Des mélodies
aux inflexions délicates et cependant précises,
des rythmes souples et vivants, une musique
q u i vient toute du cœur et coule comme une
eau fraîche, transparente et lumineuse. I l y a
d u soleil en ces chants, mais non pas le soleil
dévorateur des déserts de l'Arabie et de l a
Perse; une clarté dorée, toute céleste, d on t
l'ardeur est une caresse à l a blancheur des
cimes, au vert des forêts et aux reflets des r u i s –
seaux mu rmu r a n t s . Peut-être- n'ont-ils pas t o r t
ceux q u i placent en Arménie, au p i e d d u mo n t
A r a r a t , le Paradis Terrestre » . Pour savoir ce
qu'est une âme, surtout l'âme d ' un peuple, le
me i l l e u r mo y e n n'est-il pas de l u i demander
ce qu'elle chante, et comment elle chante ?
J'aurais aimé remercier ceux q u i m' on t aidé
dans mes études ; ceux q u i , avec une patience
inlassable, ont répondu à mes i nnomb r ab l e s
questions, quelquefois p a r de véritables
Mémoires ; cela m'est i n t e r d i t . Je ne puis n o m –
me r que M . le professeur Macler q u i , avec l a
plus grande amabilité, m'a i n t r o d u i t dans l a
littérature spéciale du sujet. Si mo n t r a v a i l se
rapproche plus ou moins du bu t que j e me suis
proposé : écrire
un petit manuel
*
à
l'usage des
Amis de P Arménie,
c'est à ces concours précieux
et ami c aux que j e le dois.
Fonds A.R.A.M