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N° 66 .
M.
S UMM A R I P A ,
Vice-Consul de France à Mersine,
à M . P
C A M B O N ,
Ambassadeur de la République française à Constan–
tinopie.
Mersine, le 11 décembre 1895.
J'ai eu des détails circonstanciés sur les événements de Chahar-Déressi près de
Hadjin. Les habitants de ce village, se voyant menacés par des Circassiens et Kurdes,
avaient fait part de leurs craintes au Caïmakan de Hadjin; i l les traita de chimé–
riques. 11 disposait pourtant de soldats pouvant les protéger. Les gens de Chahar
furent attaqués et dépouillés comme ils l'avaient prévu et réduits à se réfugier à
Hadjin où ils furent brutalement reçus par le même Kaïmakan.
Le sort de Hadjin, d'autre part, inspire lui-même des inquiétudes. Cette ville est
gardée au dehors par 760 hommes qui construisent des batteries contre la ville. Les
habitants tenus en état de siège ne peuvent sortir au dehors pour les travaux des
champs. Un conflit avec les troupes est imminent, et i l faut avouer que l'autorité
fait ce qu'elle peut pour l'amener.
I l est triste de penser que l'armée régulière, qui devrait coopérer à la pacification
du pays, est la première à entretenir les troubles.
En ce cpii concerne la question de Zeïtoun, j e me borne à transmettre ci-joint à
Votre Excellence la traduction littérale d'une lettre qui m'a été adressée par un des
Arméniens qui s'y trouvent.
Ces gens, menacés de la famine, ont respecté des soldats turcs prisonniers et les
nourrissent pendant que les soldats exercent sur leurs compatriotes les violences du
fanatisme musulman. Dans l'intérêt même de la pacification de toute cette contrée
désolée, i l est à souhaiter que l'Europe entende leur cri de détresse et , en leur fai–
sant déposer les armes, les garantisse de représailles qu'ils craignent, comme tous
leurs frères d'Asie-Mineure.
SUMMARIPA.
A N N E X E A
LA DÉPÊCHE DU VICE-CONSUL DE FRANCE À MERSINE DU l 5 DÉCEMBRE
189
b.
L E T T R E
d'un Arménien de Zeïtoun au Vice-Consul de France à Mersine.
Zeïtoun, le 27/8 novembre 1896.
TRADUCTION.
Le
10
octobre, dimanche, 5oo soldats réguliers, accompagnés d'une bande
turque de Bachibozouks, attaquent le village Arabal et commencent à combattre.
Fonds A.R.A.M