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N° 2 7 .
M .
M E Y R I E R ,
Vice-Consul de France à Diarbékir,
à
M . P . C AMB O N ,
Ambassadeur de la République française à Constanti–
nople.
Diarbékir, le 5 octobre i 8a5 .
Un télégramme de remerciements est envoyé au Sultan pour la nomination d'Aniz
Pacha. Les chefs des communautés religieuses et les notables chrétiens invités à s'y
joindre ont d'abord essayé de se dérober, mais mis en demeure, ils n'ont pas osé
refuser de signer une adresse présentée par un zaptié et rédigée, d i t - on , à l'instiga–
tion d'Aniz Pacha lui-même.
MEYRIER.
N° 2 8 .
M .
M E Y R I E R ,
Vice-Consul de France à Diarbékir,
à
M .
P.
C A M B O N ,
Ambassadeur de la République française à Constanti–
nople.
Diarbékir, le 6 octobre i 8g5 .
La population chrétienne est indignée contre les chefs des communautés et les
notables qui l u i ont fait signer le télégramme de remerciements. Le peuple a fermé
les églises; on craint de graves troubles dont la responsabilité retombera sur le Vali.
MEYRIER.
N° 2 9 .
M .
M E Y R I E R ,
Vi ce -Consu l de Franc e à Diarbékir,
à
M .
P.
C A M B O N ,
Ambassadeur de la Républ ique française à Con s t an t i –
nopl e .
Diarbékir, le 7 octobre i8g5.
Aujourd'hui, le marché est fermé ainsi que les églises. La manifestation continue
comme protestation. On craint que les Musulmans ne profitent de la circonstance pour
se soulever contre les Chrétiens. La troupe est sous les armes; mais, pour ne pas
aggraver la situation, le Vali qui sent sa faute ne la fera intervenir qu'à la dernière
extrémité. I l ne sait en somme quel parti prendre pour calmer l'exaspération toujours
croissante de la foule.
MEYRIER.
Fonds A.R.A.M