cents familles ont été converties par force à l'islamisme, et l'on a
tué ceux qui n'ont pas voulu abjurer leur foi.
La ville de Van n'a pas encore subi de pillage ni de massacre,
mais une grande insécurité y règne. Depuis le massacre de Bitlis,
le bazar se trouvait déjà fermé à moitié ; les craintes de désordre
ayant augmenté, la population arménienne a passé les deux d e r –
nières semaines dans les maisons sans oser en sortir. Cette situa–
tion aura pour résultat la ruine économique du pays.
Van, 20 février 1896.
X. X.
X X I V
Ma s s a c r e s dans l a haute Arménie en 1895.
Constantinople, Trébizonde et Erzinghian ne sont pas les seules
villes où les musulmans aient massacré les chrétiens arméniens ou
autres. Nos correspondants fournissent les renseignements sui–
vants :
A Kémakh, à Terdjan et à Guerdjanis, les Turcs, les Kurdes et
les Hamidiés continuent de dévaliser et de tuer les Arméniens.
 Erzeroum, les Turcs ont massacré plus de mille Arméniens,
sans compter les blessés. Ils ont pillé et brûlé les maisons de ces
malheureux.
A Eguin, à Kounoutchaï et à Lidjk, les paysans turcs et kurdes
pillent les maisons des Arméniens et assassinent ceux qui n'em–
brassent pas l'islamisme.
A Arabkir et dans les villages environnants, la populace turque
et kurde a pillé et brûlé les maisons et les boutiques des Arméniens,
et massacré les chrétiens. Les Arméniens, affamés et demi-morts,
se sont réfugiés dans les montagnes, déjà couvertes de neige.
Fonds A.R.A.M