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LES TURCS ONT PASSE LA...
tants avec ses environs. I I a perdu 200 hommes par
les attaques des hordes des alentours, qui se jetèrent
impétueusement sur ce pauvre village pillant, mas–
sacrant et commettant toutes les cruautés inimagi–
nables. La population s'est réfugiée dans les monta–
gnes pour avoir la vie sauve.
Mais grâce à Dieu, ceux qui avaient pu échapper
à ces massacres se trouvent aux bords de la mer. Ils
sont transportés à Lazkié à l'aide d'un bateau. Après
le pillage, Kessab et les campagnes d'alentour ont
été la proie des flammes. La perte est de plus de
200.000
livres. Quels sont les responsables? Per–
sonne ne le sait.
Des troubles (le 6 avril) ont éclaté à Antakié, et le
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du même mois, dans Kessab. Le 2 avril un Mutes–
sarif (gouverneur) arrive de Constantinople. Dans le
temps ce même gouverneur était destitué à cause
de sa vie déréglée ; et maintenant i l est arrêté
à Alep. Tout porte à croire que cet impie est
la seule cause des événements affreux. Tandis
que Husni Agha, un des notables d'Antakié excitait
bon nombre d'hommes à massacrer les arméniens, et
dans cette intention, i l circulait dans le voisinage
d'Antakié, d'un autre côté Haledj agha Vahid, Bé-
reketzadé Befèt et Bachid Agha, tous trois notables
d'Antakié formaient un programme pour faciliter
l'exécution du plan des massacres, poussaient les
soldats de réserve à se munir d'armes et quand ils
finirent de persuader le ministre local et les officiers,
ils firent appel à ces soldats et donnèrent le signal
de la lutte, lundi le 6 avril, à 9 heures 30. Au
même moment, Husni Agha, appelant les vagabonds
et les assassins, arrive à Antakié. Le plus curieux est
Fonds A.R.A.M