L E S TURCS ONT PASSÉ L A . .
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avec des vieilles, pensez un peu qu'est-ce qu'ils n'ont
pas fait subir aux belles filles et aux jeunes épouses.
Nous avons appris qu'une quarantaine de Fellahs,
après avoir souillé comme des bêtes féroces une belle
demoiselle arménienne d'Adana, l'ont retournée éva–
nouie et à demi-nue, au quartier arménien. Le nombre
des arméniens islamisés est d'une centaine. Des
arméniens qui se trouvaient dans les villages et les
fermes, i l y en a très peu qui soient échappés aux
massacres (1).
La défense de Kars-Pazar
L'agent de police à cheval, Djine Torosse (armé–
nien), originaire de Hadjine, a sauvé d'un massacre
général les arméniens de Kars-Pazar, ville située à
deux journées et 1/2 d'Adana.
Le substitut du
caïmakam
de Kars-Pazar avait
confié une feuille invitation aux mains d'un commis–
saire de police, pour qu'elle soit lue aux musulmans
des villages voisins : ce commissaire avait pris avec
lui deux policiers dont l'un était
Djine Torosse.
Ce
dernier ignorait le contenu de la missive. Quand on
arriva à un village et qu'on y fit la lecture de la pièce,
l'agent comprit que le substitut du caïmacam ainsi
que les notables de Kars-Pazar avisaient les islams
(1)
A
Kosolouk,
habité par 400 arméniens, des fonctionnaires gou–
vernementaux ont été persuader ces pauvres gens qu'ils devaient
désarmer, qu'ils n'avaient rien à craindre de la populace, qu'ils étaient
chargés de les accompagner et de les conduire à Tarsous. Une fois
désarmés et hors du village, les malheureux furent massacrés avec
des sabres et des haches, sans qu'on prît leur défense.
Fonds A.R.A.M