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L E S TURCS ONT PASSE L A . . .
N.B. — Quoique nous ajoutions que le calme règ
on a toujours peur et l'on est soupçonneux, car
gouvernement emprisonne les chrétiens et leur fi
subir des tortures.
Les Mêmes.
Détails sur l'Incident de Missis
Cette petite ville historique paya très chèrement
son tribut à la bande armée musulmane, puisque de
tous ses habitants arméniens, i l ne reste plus qu'un
seul, un boulanger. Le reste a été impitoyablement
massacré, brûlé vif. Les maisons arméniennes,
l'Eglise et l'Ecole normale ont été réduites en ruines,
au point qu'on ne reconnaîtrait plus leurs emplace–
ments.
Les atrocités qu'on y a commises sont indéfinissa–
bles, on ne peut pas les narrer à la plume, ni les
dépeindre au pinceau, le Djihoune aussi,fleuvemuet,
a charrié de nombreux cadavres. On ne peut que
pleurer au récit de ces massacres volontaires exécu–
tés avec une férocité tenace et infatigable. Laissons
raconter le seul et unique survivant arménien de
Missis, ce boulanger dont nous avons fait mention si
haut ; c'est un résumé d'un article publié par le jour–
nal «
Jamanak
»
de Constantinople, en date du
5
février 1910, sous le titre «
Une heure et demie à
Missis
et signé par M
m e
Archagouhi ïhéotik.
Après une description de Missis en ruines, des
quartiers incendiés et de la tristesse que le voyageur
Fonds A.R.A.M