affaires d'une manière vraiment admirable ( i ) .
Le Turc oppresseur, fainéant par nature, a t ou –
jours préféré la bureaucratie et l'armée. I l n'a
aucun goût aux arts et métiers, au commerce et
à l'industrie, parce q u ' i l se sent impuissant à
f ourn i r un effort long et continu. Aussi, avant
la guerre,
5
°/
Q
des fonctionnaires, des magistrats
et des gendarmes étaient des Arméniens ou des
Grecs ; par contre, le
95
%
c'étaient des Turcs,
Kurdes, Albanais ou Arabes.
L'exemple du vilayet de Sivas est assez édi–
fiant :
Commerce :
Sur
166
importateurs,
I
4
I
sont
Arméniens,
i 3
sont Turcs et
12
sont Grecs ;
sur
i 5 o
exportateurs,
127
sont Arméniens et
23
sont Turcs.
Industrie :
Sur
i 5 3
fabriques et minoteries,
i 3 o
appartiennent à des Arméniens,
20
à des
Turcs et
3
à des sociétés étrangères. Le person–
nel de ces fabriques et minoteries est exclusive–
ment arménien.
(1)
Voici les chiffres que le D
r
J . Lcpsuis fournit à ce
sujet : « Les Arméniens avaient entre leurs mains
60 0 / 0
de l'importation,
ko
0/0
de l'exportation, au moins
80 0 / 0
d u commerce intérieur et la majeure partie des métiers
et des professions libérales. »
(
Les Massacres
d'Arménie,
p.
328).
I l faut noter que ces indications de M. Lepsius
se rapportent à toute la T u r q u i e
6
;
la proportion est beau–
coup plus élevée si l'on ne prend t n considération que
l'exportation, l'importation et le commerce intérieur de
l'Arménie proprement dite, parce que l'élément grec, le
concurrent de l'Arménien, y est très rare.
Fonds A.R.A.M