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citations qu i servent d'éternels argument à
l'appui de notre faiblesse numérique. Or,
M. K. J . Basmadjian ( i ) , le savant auteur armé–
nien, démontre d'une manière irréfutable que,
les chiffres d u
Livre Jaune,
dont s'est servi
M. Hanotaux à la tribune de la Chambre des dé–
putés, sont tirés de l'ouvrage de M. Vital Cuinet,
paru en
1892,
d'après, les données officielles du
gouvernement ottoman.
Suivant le
Livre
Jaune
(
c'ost-à-dire le gouvernement ottoman), dans
toute la Turquie d'Asie, le nombre des Armé–
niens était de
1 . 4 7 5 .
on en
1895-1897,
tandis
que, comme nous avons v u , M. Marcel Léart
estime que le nombre de la population armé–
nienne dépassait
3
mi l l i ons en
i 8 8 4 ,
et i l évalue
tenant compte des massacres de
1895-96,
de
ceux d'Adana, des émigrations — à
2.100.000
le
nombre des Arméniens dans toute la Turquie,
avant la guerre. Le
Livre Bleu
du gouvernement
britannique prend, « pour être impa r t i a l » , le
chiffre de
1.600.000
comme base « en admettant
que le nombre réel (des Arméniens de toute la
Turquie) est probablement compris entre ce
chiffre et
2.000.000,
et qu ' i l s'approche proba–
blement davantage de ce dernier
(2)
» .
Nous
avons donc tout lieu de croire aux données de
sources arméniennes.
(1)
Histoire Moderne des Arméniens,
pages i44-i4g.
(2)
Le Traitement
des Arméniens
dans l'Empire
Otto–
man
(1915-16)
par le vicomte Bryce, page i3g (Traduction
française).
Fonds A.R.A.M