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prolonger sa vie, multiplient les articles et les
brochures. Leur but est de disculper le peuple
turc dans les massacres arméniens et de sau–
vegarder l'intégrité territoriale de l ' Emp i r e otto–
man tel q u ' i l existait avant la guerre.
A croire ces bons apôtres, le pauvre peuple
turc est pur comme la neige qu i vient de t om–
ber. La cause de tous les malheurs, ce sont quel–
ques chefs de « l 'Un i on et Progrès » , dont le
châtiment suffirait à effacer « la page la plus
noire de l'Histoire moderne » , ainsi qu'appe–
lait le docteur Herbert Adams Gibbons les mas–
sacres de l'Arménie.
Au cœur même de ce bon et généreux Paris, la
propagande turque ne reste pas inactive.
Parmi les nombreuses manifestations de cette
propagande, nous ne retiendrons que la .brochure
qui a paru sous le titre :
Les Turcs et les reven–
dications arméniennes.
Elle porte la signature
d'une demi-douzaine de beys turcs « entento-
philes » . Profitant de la large hospitalité f r an –
çaise, eux, sujets ennemis, s'ingénient à laver
leur pays des terribles accusations q u i pèsent
sur l u i , et prenant l'offensive, attaquent les A r –
méniens, alliés
de facto
de l'Entente, les ren–
dant responsables « de leur incontestable
malheur ». Savez-vous pourquoi ? Parce qu'ils
ont été les instruments (?) de la Russie et de
l'Angleterre, en suscitant des révoltes. Et tout
cela s'écrit dans cette capitale même, où se réu-
Fonds A.R.A.M