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véracité;
car, nous l'avons d i t , même s'il était
prouvé que quatre ou cinq mille Arméniens aient
pris les armes contre les troupes et gendarmes
turcs, cela ne constituerait pas même une cir–
constance atténuante en faveur des auteurs du
crime de lèse-humanité, dont le nombre des vic–
times dépasse le m i l l i o n .
La tâche est extrêmement facile : pour faire
ressortir tout le néant de l'argument, i l nous suf–
fit de rapprocher quelques dates et de confron–
ter les événements.
Les Turcs oublient d'indiquer les dates aux–
quelles eurent lieu les tentatives de résistance
de Van, de Chabin-Karahissar, etc., qu i auraient
donné lieu au « châtiment » . En toute logique,
la révolte
doit avoir
été antérieure
au
châtiment,
comme
la cause
l'est par
rapport
à l'effet.
Or,
les événements de Van furent suscités par la con–
duite farouchement arménophobe de Djevdet
bey, vali du vilayet et beau-frère d'Enver Pacha.
Le
16
a v r i l , i l f i t assassiner les chefs arméniens.
Le
20
a v r i l , deux soldats arméniens furent tués
dans les rues de Van en voulant aller au secours
d'une femme arménienne violentée par des sol–
dats turcs.
Ce
même
jour,
les troupes
turques
ouvrirent
le feu contre
les quartiers
arméniens,
dont le siège commença. Les Arméniens se défen–
dirent héroïquement. Les notables turcs de la
ville signèrent une protestation contre le traite-
Fonds A.R.A.M