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Le
9
septembre, la Turquie y répond par une
grave provocation : l'abrogation pure et simple
des Capitulations. En temps ordinaire, cet acte
unilatéral constituerait un
casas belli ;
mais les
Alliés se contentèrent d'une représentation
énergique.
Le i 5 septembre, l'amiral allemand Souchon
est nommé au commandement de la flotte t u r –
que. L'Entente patientait toujours. Pour mettre
le feu aux poudres, Enver Pacha fait attaquer, le
29
octobre, les ports russes de la Mer Noire,
Théodosia et Novoressisk. Les ambassadeurs de
France, d'Angleterre et de Russie, après avoir
tenté une dernière démarche de conciliation qu i
resta sans résultat, quittèrent la capitale turque
le
3
i
octobre
191
^,
ayant acquis la certitude que
la Turquie voulait à tout prix la guerre. C'était
là un crime à l'égard des Alliés qu i menaient en
Occident une guerre formidable contre l'Alle–
magne et son b r i l l an t second, l ' Au t r i che -Hon –
grie. Mais, d'après ce qu i précède, i l est évident
que ce crime était prémédité et voulu de longue
date
( 1 ) .
(1)
Dans le livre que Karl Kautsky a fait paraître sur
Les
Origines de la Guerre,
i l y a le texte d u traité d'al–
liance signé à Constantinople le
2
août
1914
entre le baron
de
1
Wangenheim, ambassadeur allemand et le Grand-Vizir
Saïd-Halim pacha. D'après
Les Débats
(27
décembre
1919),
<( ce traité avait été préparé sans n u l doute à loisir au
cours des semaines précédentes. » La préméditation est une;
fois de plus évidente.
Fonds A.R.A.M