L'ÉPOPÉE ARMÉNIENNE
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arménienne sur lequel on préférerait pouvoir
jeter le voile de l ' oub l i . Car i l ne s'agit plus des
époques lointaines et barbares des Seldjoukides,
des Tame r l an et des Gengis Kh a n . I l s'agit de
ce mouvement d'émigration arménienne, d'exil
forcé, consécutif aux persécutions d u régime
hamidien, et q u i se t e rmi na , comme vous le
savez, par les massacres de 1895 et 1896.
Ce troisième mouvement d'exode se pr odu i s i t
sur t ou t chez les Arméniens de Tur qu i e . Ne p ou –
v a n t plus v i v r e n i respirer librement sous la
domi na t i on t y r ann i que d ' Ab d - u l - Hami d , écrasés
par les impôts injustes, exaspérés par les exac–
tions et les prévarications les plus iniques, les
Arméniens quittèrent leur sol ancestral, par
petits groupes, mais d'une façon continue, et
allèrent se fixer en Egyp t e , en Bulgarie, en
Syrie, s u r t o u t dans l'Amérique d u No r d où,
avant la guerre de 1914-1918, ils étaient au
nombre d ' env i r on cent v i n g t mi l l e .
Ces exils, cette fuite hors de la patrie, cette
diaspora forcée sont au t an t de causes d'affaiblis–
sement pour la na t i on arménienne, qu i rêvait de
v i v r e en pa i x sur la terre de ses pères. Mais i l en
résulta, par ailleurs, un grand développement du
commerce i n t e rna t i ona l , et c'est, sans aucun
Fonds A.R.A.M