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I / A R M ' É N I E
importante. Ils sont calculés d'après le nombre des
maisons. Or la maison musulmane est beaucoup moins
nombreuse que la maison arménienne; elle ne com–
prend guère plus de cinq personnes, le régime du
harem faisant sortir le fils adulte de la maison pater–
nelle lors de son mariage. La maison arménienne, au
contraire, surtout dans l'intérieur, est de type patriar–
cal; c'est parfois une petite cité qui peut compter
jusqu'à quarante ou cinquante membres soumis à
l'autorité du père de famille; mais on sera très près de
la vérité en s'arrêtant à une moyenne de huit à
dix têtes: en
1828,
dix mille familles arméniennes
émigrèrent d'Erzeroum en Russie; elles formaient un
total de
96.000
âmes, soit
9,6
en moyenne par famille.
Il est donc légitime de rectifier les chiffres ordinaires,
en doublant presque le total de la population armé–
nienne par rapport à la population musulmane.
I l faut considérer en outre que les statistiques offi–
cielles tendraient à diminuer encore le nombre des
Arméniens et qu'elles sont plus ou moins reproduites
par les auteurs les plus consciencieux; c'est ainsi que
dans l'œuvre relativement bien documentée de Vital
Cuinet,
la Turquie d'Asie,
i l s'est glissé de graves
inexactitudes comme celle-ci : pour tout le caza de
Kiahda, l'auteur donne :
Population totale
i3
.
ooo
Arméniens
. .
29
tandis qu'en réalité un seul village du caza, Aibiche,
renferme soixante-douze familles arméniennes, soit une
population de quatre cent cinquante à cinq cents per–
sonnes au moins.
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Fonds A.R.A.M