L'argument tiré de la statistique est très en
faveur chez les diplomates; i l est d'autant plus dange–
reux qu'il présente une apparence scientifique : les
Arméniens, dit-on, ne sont en majorité nulle part;
partout ils sont noyés dans des masses hétérogènes par
la race, la langue et la,religion. Dans un
Livre Jaune
français
(1897),
qui n'indique pas ses sources, on trouve
l'évaluation suivante pour la Turquie d'Asie :
Population totale
14.
856.
118
Arméniens. .
1.4
?5.
on
Les statistiques du patriarche Nersès, communiquées
au Congrès de Berlin, donnaient les chiffres suivants :
Turquie d'Europe. . .
4 9
°
•
0 0 0
Arméniens
Asie Mineure et Cilicie
600.000
—
Petite Arménie (vilayet
de Sivas et sandjak
de Kaisarieh) . . . .
670.000
—
Grande Arménie (Er-
zeroum, Van, Moush,
Bitlis, Nord de Diar- j
békir, Segherd . . . i
.33
o
.
ooo —
Total. . . .
3.000.000
Arméniens
La statistique du patriarche Nersès semble beau–
coup plus proche de la vérité que celle des diplomates
européens et on peut établir que ceux-ci commettent
une double erreur.
i° Le chiffre total de la population arménienne est
plus considérable qu'ils ne le prétendent;
Fonds A.R.A.M