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POESIE
ARMENIENNE
Ils l'ont amené ! Ils l'ont amené !
Ils ont amené le char, ils l'ont arrêté
sur le flanc droit du mont Massis.
Ils ont amené le char, ils l'ont arrêté,
et voici que le petit char n'avance plus,
et voici que ses roues ne tournent plus.
Sur le char cent bouquets d'orchys, six de sainfoin,
et sur les gerbes entassées une violette.
Et voici que le petit char n'avance plus,
et que ne tournent plus ses roues.
D'argent sont les timons, d'or est le joug,
les courroies sont de soie,
les harnais de longs rangs de perles chatoyantes,
et le fouet est un bouquet de fleurs.
Et voici qu'il n'avance plus le petit char,
et voici que ses roues ne tournent plus.
Les bœufs attelés sont d'ambre et de neige.
Parés de fleurs ils avançaient d'un pas rapide.
Leurs cornes sont en croix, leur poil chatoie de perles.
Mais voici qu'il n'avance plus le petit char,
et voici que ses roues ne tournent plus.
Le charretier ne reste pas en place :
taille fine, gros bras, large d'épaules,
sa tête blonde est rayonnante.
De sa voix imposante il commande les bœufs,
du haut de son siège il exhorte,
de ses cris il commande le couple de bœufs.
Il exhorte les bœufs, il rayonne de joie,
et voici que le petit char s'avance,
et voici que tournent ses roues.
Fonds A.R.A.M