CIVILISATION ARMENIENNE
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Les groupements
révolutionnaires
Avec le développement du capitalisme industriel en Transcaucasie,
dans les années 1870-1880, se forme une classe ouvrière dont les origines
nationales sont très diverses. L'exemple du mouvement ouvrier de
Russie contribue à accélérer la prise de conscience et l'organisation
combattive des ouvriers géorgiens, arméniens et azerbaïdjanais qui
travaillent côte à côte, soumis aux conditions d'exploitation féroces
des entreprises capitalistes : pétrole, textile, tabac... de Bakou, Tbilissi,
Batoum... En Arménie même, c'est à Erevan, Alaverdi, Alexandropol,
Kars, Sanahin, dans les ateliers et les dépôts de la ligne ferroviaire
Tbilissi-Erevan en construction, qu'ont lieu les premiers mouvements
ouvriers, et les premières grèves (1880-1897).
C'est principalement de Russie que le marxisme pénètre en Trans–
caucasie, grâce aux efforts des révolutionnaires du Caucase et des
Russes exilés. Les marxistes arméniens : Issahak Lalayants, Kenou-
niants, Zourapian, Chahoumian (amis et collaborateurs de Lénine)
luttent dans cette voie.
Vers 1890, i l existe déjà plusieurs groupes marxistes à Tbilissi :
— «
L'Association des Ouvriers Révolutionnaires
arméniens
»
fondée
à Tbilissi en 1892 — milite dans la classe ouvrière ; ses membres sont
étudiants, ouvriers, enseignants —. De 1893 à 1895, des publications :
«
Azat Haïastan » (Arménie Libre) et « Kriv » (Combat). Ces journaux
clandestins publient des articles sur le marxisme, le socialisme, la
liberté de la presse, la nationalisation des usines et des terres. Dé–
couverte en 1895 par la police, l'Association est dissoute.
—
Quelques temps après, certains de ses membres entrent dans les
rangs du Parti Social-Démocrate (bolchevik) russe, les autres dans le
parti « Hentchak ».
—
A Tbilissi est fondé en 1898,
le premier groupement
d'ouvriers
marxistes arméniens
(
avec H . Melikian (Dedouchka), H . Piloyan, A.
Kokhoyan...) et leur journal clandestin « Banvor » (ouvrier) en 1900
porte l'en-tête : « Prolétaires de tous les pays unissez-vous. »
—
En Arménie à Djalaoghli (aujourd'hui Stepanavan)
le premier
groupe marxiste
est fondé par Stépan Chahoumian en 1899.
—
En 1901 : «
L'Union des Sociaux Démocrates Arméniens
»
à Tbilissi
(
avec Stépan Chaboumian, Kenouniants, Zourapian...) possède une im–
primerie et publie dans la clandestinité : « Prolétariat », le « Mani–
feste » du Parti appelle tous les travailleurs à s'unir, sans distinction
de nationalité, afin de renverser l'autocratie tsariste :
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Fonds A.R.A.M