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POESIE
ARMENIENNE
ARTACHES ET SATENIK
(
Fragments)
Le vaillant Artachès monta son beau cheval noir,
Tira la corde aux anneaux d'or et aux lanières rouges,
Puis traversa le fleuve tel l'aigle aux ailes acérées
Et, délaçant la corde aux anneaux d'or,
L'enroula autour de la taille de la fille des Alans ;
Il meurtrit fort la taille frêle —
Et promptement l'emmena dans son camp...
Il pleuvait de l'or aux noces d'Artachès,
Il pleuvait de l'or aux noces de Saténik,
La cité d'Argavan offrit un dîner
En l'honneur d'Artachès,
Puis l'enferma par traîtrise dans le temple des dragons-
Dame Saténik bien ardemment désire
La couronne et l'oreiller d'Argavan
Dont les herbes sont magiques...
Qui me donnera la fumée de la cheminée
Et le matin du Navassarte
Et la course des daims
Et le galop des cerfs ?
Nous sonnions le clairon,
Nous battions le tambour,
Ainsi qu'il est d'usage chez les rois...
Lorsque tu t'en es allé pour toujours,
C'est le monde avec toi qui s'en fut.
Et moi sur ces ruines
Comment règnerai-je dès lors ?
Fonds A.R.A.M