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POESIE
ARMENIENNE
et pousse aussi dans les prairies
avec l'ascaret.
La vesce flambe comme feu sur son arbuste.
Il resplendit au matin le salsifis des prés.
Les fleurs de la camomille et de la chicorée attendent
«
le fils du Soleil »,
car toutes trois se plaisent à virer
comme vire le roi du ciel.
Quant aux gamoutaches, liserons et boutons d'or
qui ne les vit par vagues dans les champs ?
La « petite grue » et le « roseau des perdrix »
foisonnent parmi les pierres
L'aristoloche et la grande joubarbe
languissent de voir la violette.
Myrthe, lys et tubéreuse meurent d'envie de se rejoindre.
L'aspic luit d'un teint rouge vif
dont l'espèce est de toutes la plus aiguë.
Il est fort beau, très resplendissant
et se plaît aux fraîcheurs des fontaines.
Khaj, bruyère et lalazar sentent très doux
et leur costume est fort seyant.
Vard, goulvard et kasrevard appartiennent
à la compagnie majestueuse des roses.
La « fleur d'or », dite voskedzarik,
soulève la beauté de son visage éclos.
Une rangée d'aigrettes emplume le tour de sa tête.
C'est le janissaire des fleurs.
Il en est une autre encore, nommée charcharourik,
qui s'est faite un nombril solaire,
ses pétales ont couleur de bois du Brésil
et sa tige est d'un rouge garance.
Il en est une aussi, qui ne s'ouvre pas le jour
et cependant nommée « rose du matin »,
elle éclôt seulement à la tombée du soir
et resplendit à minuit.
Une autre, gouguel, qui, elle, dispense
Fonds A.R.A.M