DAVID
SALADZORTSI
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Le tzaptzap, qui bat des mains,
s'amuse auprès de l'arbuste bourgeonnant du tsiltsap.
Et ce tsiltsap est d'une extrême splendeur,
fort gracieux et noble dans sa pourpre.
Sur tous les jaunes, celui de la fleur de l'euphorbe
conquiert la primauté.
L'elébore est bleu-verdâtre
et fort semblable au vert-de-gris du khol, précisément.
Il s'est mêlé à l'artichaut.
Or, fleurs et fleurs se sont multipliées ;
multipliées par mille et mille
je ne saurais toutes les distinguer ;
mille et mille yeux suffiraient-ils ?
Elles s'emmêlent, elles bourdonnent d'alégresse
et rendent grâce au Dieu de l'univers.
La guimauve, l'orcanète et le mélinet
sont semblables à des arbres pygmées en fleurs.
La rose sauvage s'est séparée de sa famille,
elle a rejoint la compagnie des églantines.
Le pavot a ceint sa couronne,
il embellit près du thoukhmar,
un bandeau d'écarlate entoure son front
et il s'est peint le ventre en mauve.
Tout au fil de sa longue tige
le bouillon blanc a fleuri,
il est devenu compagnon du gachmer.
Et toutes ces fleurs assemblées
offrent leur pollen aux abeilles.
L'armoise est dépourvue de couleur.
Il en émane un doux petit parfum très mince, la pauvrette,
modeste plus que toutes, elle se tient tout bas
et à l'écart.
Il est une autre fleur nommée plantain qui aime les prairies.
Elle est d'un pourpre très violacé et croît en troupes distinctes.
La fleur chevran est toute blanche
Fonds A.R.A.M