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POESIE
ARMENIENNE
Alors croissent arbustes et plantes.
Fleurissent les arbres fruitiers,
puis la pâquerete et la primevère s'allument
passé la neige des montagnes.
Le populage jaune s'épanouit joyeux,
scintille et flotte parmi les eaux, les eaux
et les vertes, vertes prairies.
Exultent les fleurs après le dégel.
Montagnes, valées, toutes sont de fleurs,
les fleurs multiplient aux montagnes,
rient de fleurs montagnes, valées,
battent toutes des mains et dansent de couleurs !
De rouge sombre est la tulipe au pistil jaune,
toute veinée de fils bleuâtres et vineux.
La jacinthe s'enroule en une douce robe mauve
et le « sang des sept frères » est écarlate
et crie.
Le framboisier se barbelé d'épines fines,
il pousse avec le mûrier sauvage et la ronce.
L'anémone et le coquelicot irradient de beauté naïve
et la « fleur des bœufs » cohobe un jaune intense d'abricot
se plaisant aux terres arides.
Le tzap et l'adonis poussent avec l'oliban,
Le platane, le naf et le basilic
dont l'odeur entre toutes est suave.
L'amarante est de satin pourpre,
et l'œillet favori de rouge foncé.
Radieuse à brûler les yeux
la couleur du souci.
Or, je vais à présent louer d'autres fleurs,
d'aucunes menues, d'aucunes plus grandes
La centaurée et le muscari, la fleur avgrier
et celle dite « les bouches de grand-mère »
se plaisent au bord des ruisseaux.
Fonds A.R.A.M