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POESIE
ARMENIENNE
Le ciel disait à la terre :
«
Je te surpasse en cela :
Chaque homme, même vaillant,
Pour toujours se meurt en toi. »
La terre disait au ciel :
«
La grâce naît de Dieu seul,
Que faut-il faire quand Dieu
A lui rappelle les âmes?
Si je ne prends pas en moi
Les corps, le monde sera fétide,
L'odeur fera fuir les anges,
Ciel et terre en seront ébranlés. »
Le ciel disait à la terre :
«
Je te surpasse en cela :
Il y a sept cieux en moi
Avec la lune et le soleil.
Le soleil, la lune et les étoiles,
Rien qui ne vienne de moi ;
Le créateur tout puissant
A placé son trône en moi. »
La terre disait au ciel :
«
La grâce naît de Dieu seul,
Bientôt tes sept cieux ensemble
Rouleront, croulant en bas.
Le soleil, la lune et les étoiles
Se perdront dans les ténèbres,
Le seigneur, suprême juge,
Sur la terre descendra,
Pour le Jugement dernier. »
Fonds A.R.A.M