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POESIE
ARMENIENNE
Belle aux grands yeux de mer
Si tu as pour moi quelque sentiment
Si tu veux que le feu ne dévore mon cœur
Prends-moi entre tes bras, serre-moi contre toi,
Essuie de tes cheveux la sueur de mon front.
La lune et le soleil sont descendus du ciel
Se suspendre amoureusement à tes cheveux.
Ton front est couronné d'étoiles
Et comme elles je brûle ivre d'amour.
Visage de rayons, front d'ambre clair
Dents de perle, lèvres de miel
Laisse-moi t'embrasser — ce n'est pas crime —
Sinon mon ardente soif me tuera.
Je ne puis résister quand ton regard est tendre
J'arracherai mon cœur, sacrifierai mon sang,
Ou bien j'irai me jeter à la mer.
Sauve mon âme, et viens me secourir !
Tu es comme Eve ou la fiancée de Noé,
Tu es Esther ou Bethsabée,
Tu es Olympe ou Ruth peut-être :
Sur terre tu es sans pareille.
Sans pareille chez les enfants des hommes,
Tu es une mer déchaînée
Aux yeux profonds de volupté,
Tu es la pleine lune et tu es le soleil.
Quand je te vois mon regard s'illumine.
O mon infiniment incomparable
De la tête aux pieds tu n'es qu'harmonie.
Ce qui t'habille te sied à merveille.
Ne me laisse languir, moi ton esclave !
Fonds A.R.A.M