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régis par les capitulations. Les premiers se subdivi-
senteux-mèmesen Musulmans, Arméniens, Grecs,etc.
;
les seconds, pris en masse, ne dépassent pas 25,000,
parmi lesquels de 1400 à 1500 Français.
On doit encore distinguer, parmi ceux-là, la popu–
lation fixe et la population flottante composée de l'ar–
mée de terre et de mer, qui était, à cette époque, de
41,000
hommes, tous musulmans, à l'exception de
3,000
matelots grecs, et de cette masse d'individus
désignés sous le nom de
bekiars
(
célibataires), au nom–
bre de 75,000. Ces bekiars, qui rappellent nos enfants
de l'Auvergne et de la Savoie, sont des gens venus,
pour la plupart, de l'intérieur, notamment de l'Asie,
à Constantinople, où ils exercent les métiers de do–
mestiques, de bateliers, de portefaix, de porteurs
d'eau, etc., pendant un, deux ou trois ans, après quoi
ils retournent dans leur pays pour y jouir du fruit de
leurs économies.
Si l'on soustrait maintenant du chiffre total le nom–
bre de ces bekiars, ainsi que celui des soldats et des
marins, on obtient, pour la portion fixe de la popula–
tion, 750,000 individus, dont 561,400 hommes et
388,600
femmes; ce qui donne environ la proportion
de 117 femmes pour 100 hommes, proportion qui,
bien que s'éloignant des données ordinaires de la sta–
tistique, reste bien en deçà de l'idée que l'on se fait
généralement en Europe, de l'usage de la polygamie
et de l'état des mœurs chez les Turcs.
Fonds A.R.A.M