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RAPPORT DU D
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IJEPSIUS
fois que les objets les plus importants sont emportés
d'une maison par la police, la meute se rue aussitôt
dedans pour prendre tout ce qui reste. Je vois ces faits
tous les jours de mes propres yeux. Je crois que plu–
sieurs semaines seront nécessaires pour vider toutes
les maisons ; on dégarnira alors les magasins et les
maisons de commerce arméniennes. La commission
qui tient l'affaire dans ses mains parle maintenant
do vendre cette grande quantité de mobiliers domes–
tiques et d'autres biens « pour payer les dettes des
Arméniens. »
«
Le Consul allemand me disait qu'il ne croyait pas
que les Arméniens puissent revenir à Trébizonde,
même après la fin de la guerre.
«
Je parlais dernièrement avec un jeune homme qui
avait fait son service militaire dans le Inchaat-Ta-
bouri (troupes du génie) et travaillait sur la route de
Gumuche-Khané. I l me raconta qu'il y a 14 jours, tous
les Arméniens, environ 180, avaient été séparés des
autres travailleurs. I l avait entendu les coups de cara–
bine et i l fut l'un de ceux qu'on envoya pour ensevelir
les cadavres. I l constata qu'ils étaient tous nus, on leur
avait volé leurs vêtements.
«
Une quantité de cadavres de femmes et d'enfants
ont été rejetés par les vagues sur la rive sablonneuse,
au pied des murs du couvent italien de Trébizonde. Ils
furent enterrés là où ils furent trouvés, par les femmes
grecques d'ici. »
Tout ce qui précède est extrait du Rapport du Con–
sul (1) des Etats-Unis.
(1)
Sur les conversions forcées, dans le vilayet de Trébi.
zonde cfr. page 281 et suivantes.
Fonds A.R.A.M