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RAPPORT DU D
R
LEPSIUS
dans ces régions perdent ainsi leurs professeurs, leurs
maîtres, leurs aides et leurs élèves ; et même des cen–
taines d'enfants sont éloignés des orphelinats. Ainsi
est anéanti le résultat de 50 ans d'efforts infatigables
dans cette région. Les employés du gouvernement de–
mandent sur un ton moqueur ce que vont faire les Amé–
ricains avec ces Instituts, maintenant qu'on en finit
avec les Arméniens.
La situation devient de jour en jour plus critique, car
on ne peut prévoir la fin de tout cela ».
II. LES VILAYETS DE L'ANATOLIE ORIENTALE
La déportation de la population arménienne des v i -
layets de l'Anatolie orientale concerne les vilayets de
Trébizonde, Erzeroum, Sivas, Kharpout, Bitlis et Diar-
békir. Le vilayet de Van, dont le sort fut de souffrir à
cause des opérations de guerre des Russes, est le seul
district arménien dont la population ne fut pas dé–
portée. Celle-ci dut cependant elle aussi abandonner ses
foyers, lorsqu'au moment du recul des troupes russes,
elle fut obligée de fuir au Caucase. I l sera question à
part des événements du vilayet de Van. Et comme les
événements de Bitlis sont en étroite connexion avec
ceux de Van, nous traiterons en dernier lieu du vilayet
de Bitlis.
La déportation de la population arménienne des v i –
layets orientaux de l'Anatolie s'accomplit en deux
étapes.
Trois jours avant l'arrestation des intellectuels armé–
niens de Constantinople, qui eut lieu la nuit du 24 au
25
avril, on procéda, dans un grand nombre de villes
Fonds A.R.A.M