CHAPITRE XX.
Résumé et c o n c l u s i o n .
Lord Palmerston disait en 1867 : « Les amis de la Tur–
quie doivent regarder le chemin qu'elle a parcouru depuis
la réforme, tandis que les ministres ottomans ne doivent
avoir en vue que le chemin qu'il leur reste encore à faire
sans détourner la tête. »
Suivons, en ce qui nous concerne, ce conseil pratique,
et arrivés au terme de la première partie de cette histoire,
résumons en peu de mots l'œuvre qu'elle nous représente
dans ses traits généraux.
En observant l'état social de la Turquie à la veille de la
guerre dont les exigences du prince Mentchikof étaient l'é–
vident prélude, l'on se prend à douter de l'efficacité des ré–
formes inaugurées par Mahmoud et développées sous son
successeur. La société musulmane n'a point encore rompu
avec les préjugés qui lui subordonnent les peuples vaincus et
concourent à l'isoler du monde européen. Le rapproche–
ment que le
Tanzimât
devait opérer entre turcs et chré–
tiens, ne s'est point accompli. Le raya reste inférieur à l'os-
manlis ; en fait, il n'est point réhabilité ; les deux classes
persistent dans leur hostilité séculaire; le fanatisme des
premiers temps n'a point désarmé.
Mais est-ce à dire qu'aucun progrès sensible et durable
n'ait été réalisé depuis le jour où le neveu de Sélim, bri–
sant la résistance des Janissaires, résolut d'implanter dans
ses Etats les institutions occidentales ?
Fonds A.R.A.M