et M. Chahlamian, chef du parti Dachnakiste à Marseille ; M. Vahan
Tabakian, chef du Parti Hentchakiste à Marseille; M. et Mme Tarakd-
jian; M. et Mme Moutafian, etc., etc.
Le président ouvre la séance et donne lecture des lettres d'excuse.
Discours de M. Turabian
Il y a cinq ans, le premier cri de ralliement gréco-arménien est parti
de Marseille, en pleine communion d'idées avec le sympathique M.
Constantinides, et avec l'assentiment du grand homme d'Etat hellène,
l'incomparable M. Venizelos. La direction de
l'Aiguillon
a été très
heureuse de collaborer efficacement à l'union de la Grèce et de l 'Ar –
ménie, que la destinée ne doit jamais séparer pour le plus grand bien
de nos deux pays.
Grecs et Arméniens, nous avons lutté ensemble pour le triomphe de
la même cause. Il semble qu'en ce moment la fatalité s'acharne d'une
façon impitoyable sur nos malheureux pays et l'exagération orientale,
passant d'une extrémité à l'autre, ne voit que de l'obscurité dans le
ciel gréco-arménien ; à entendre plusieurs de nos compatriotes nous
sommes, vulgairement parlant, complètement fichus. Allons donc !
comme si l'histoire n'était pas un recommencement perpétuel, comme
si la vitalité de la race grecque et arménienne n'était pas prover–
biale !
Oui, jusqu'à maintenant nous avons été les seuls piliers d'un empire
ingrat et pourri; nous avons fourni notre intelligence et-notre activité
à sa prospérité et à son bonheur, en échange d'une fidélité incompré–
hensible et à titre de reconnaissance nous obtenons les centaines de
mille cadavres ensanglantés de nos frères et sœurs.
Eh bien ! Messieurs, désormais, travaillons pour notre simple comp–
te. La Grèce et l'Arménie ont besoin de leurs enfants. Que notre intel–
ligence et notre activité profitent au moins à nos propres pays, alors
vous verrez d'ici peu, malgré quelques poètes maniaques et malgré
des bouillons chauds et froids, cet empire de bandits s'écrouler tout
seul. Pour activer la fin de cet événement nous n'avons qu'à rester unis
entre Grecs et Arméniens.
D'ailleurs, le gouvernement hellénique lui-même nous donne l'exem–
ple de cette union. Actuellement près de 200.000 Arméniens sont fra–
ternellement reçus sur la terre hospitalière de l'antique Hellade, cela
nous donne l'occasion de manifester, encore une fois, toute notre sym–
pathie et toute notre reconnaissance au peuple hellène.
Mesdames, Messieurs,
Nous-mêmes nous sommes hospitalisés dans ce beau pays de
France, dont la sympathie séculaire n'avait jamais fait défaut à l'égard
de l'Arménie et de la Grèce. En vérité, nous méritions cette affection
Fonds A.R.A.M