chefs arméniens, formaient l'avant-garde des armées russes sur la
frontière de l'Arménie, face aux Turcs.
«
Cent cinquante mille (150.000) soldats arméniens de l'armée russe
se battaient contre l'Allemagne sur la frontière de la Pologne au
moment de la victoire de la Marne.
«
Mesdames, Messieurs,
Nous autres, les Arméniens, nous sommes des gens pratiques. Nous
n'aimons pas à faire de la phraséologie; nous ne faisons pas faire des-
articles sur commande dans une certaine presse pour prouver notre
amour pour la France.
«
Au moment où la France était engagée dans une lutte à mort con–
tre le militarisme prussien, l'Arménie agonisante trouvait assez
de
force, en elle, pour courir à son fusil et dire : France, me voilà à côté
de vous, je préfère mourir plutôt que de me trouver dans le camp de
vos ennemis.
«
Pendant ce temps, les amis de M. Pierre Loti, ces fameux Turcs,
au moment où ils tendaient leur main gauche pour encaisser les cinq
cents millions de la France, dans leur main droite ces bandits dissimu–
laient leur yatagan pour mieux poignarder la France dans le dos.
Faites un pèlerinage aux Dardanelles. Consultez la tombe des cent
mille Français victimes de la barbarie turque.
«
M. Victor Bérard, le sénateur bien connu, secrétaire de la Com–
mission des Affaires Etrangères du Sénat, dernièrement, dans une
conférence, apportait la preuve récente de l'amitié turque pour la
France : « M. le lieutenant Perroux, prisonnier de guerre des Turcs en
Cilicie, avec quarante (40) de ses hommes attachés sur les rails du
chemin de fer, arrosé de pétrole et brûlé vif avec tous ses hommes. >
«
En 1916, sur la demande officielle du gouvernement de la Répu–
blique française auprès de la Délégation nationale arménienne à Paris,
nous avons fourni les cinq mille (5.000) soldats de la Légion a rmé –
nienne pour l'expédition militaire française en Syrie et en Cilicie.
Chaque pouce de terrain conquis dans ces pays est arrosé avec le sang-
'
lu soldat français et du soldat arménien. Sur ces tombes un contrat
a été signé.
«
Mesdames, Messieurs,
«
Vous savez la diplomatie, toutes les diplomaties, d'hier et d'au–
jourd'hui. Permettez-moi de vous poser la question du plus profond
de mon cœur angoissé. Avons-nous le droit, oui ou non, de réclamer
le respect de la parole donnée *?
«
Mon cher ami, à titre d'Arménien, j ' a i apporté ici des précisions
et des preuves, je vous supplie de ne pas nous combler de compliments
Fonds A.R.A.M