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Je n'appartiens pas à la catégorie des gens qui renient leur or i –
gine pour sauvegarder des intérêts personnels. Chacun doit être fier
de son pays, aussi petit qu'il soit. Je n'ai pas été consulté pour choisir
le lieu de ma naissance. Tout étranger que je sois, je crois avoir fait
mon devoir vis-à-vis de la France. Si M. Desvignes en avait fait autant
pour l'Arménie, je serais le premier à réclamer sa statue à Erivan,
dans la petite capitale de l'Arménie.
«
En évoquant le souvenir de Jaurès et Francis de Pressensé, nous
ne croyions pas prendre parti dans les luttes intérieures des Français.
Puisque M. Desvignes nous en procure l'occasion, c'est avec le même
respect que nous nous inclinons devant les tombes de deux autres
Français, Denys Cochin et Albert de Mun, les deux grands amis de
l'Arménie.
«
Pour l'instant », M. Desvignes veut bien nous adresser « un sim–
ple rappel à l'ordre », c'est dommage que nous ne profitions pas de
son extrême amabilité.
«
Les quelques adversaires des Arméniens peuvent être assurés que,
s'il leur prenait la fantaisie d'engager le fer à nouveau, nous serions
très heureux de leur faire vis-à-vis, histoire de dissiper un peu la nos–
talgie de ces messieurs.
«
TURABIAN
Aram,
«
Directeur politique
«
du journal franco-arménien
Aiguillon ».
(
VEclair,
14
novembre 1923).
Fonds A.R.A.M