M. FLAISSIÈRES
MAIRE-SENATEUR
VEUT FAIRE EXPULSER LES ARMENIENS DE MARSEILLE
QU'EN PENSEZ-VOUS
MESSIEURS LES INTERNATIONALISTES DE L'HOTEL DE VILLE ?
LE GOUVERNEMENT DOIT S'Y OPPOSER
M. Turabian Aram, directeur du journal
Aiguillon,
journal franco-
arménien, m'adresse une énergique protestation contre la lettre de
M. Flaissières adressée au préfet, où il demande au gouvernement
qu'il interdise rigoureusement l'entrée des ports français aux immi–
grants arméniens chassés de Turquie par rivalité de race.
M. Turabian a parfaitement raison de protester avec énergie et indi–
gnation contre la lettre de M. le Maire, car les Arméniens ont droit à
plus d'égards que ça de la part de la France, puisqu'au cours des qua–
tre ans de guerre, ils ont versé très généreusement leur sang pour elle.
M. Turabian a mis tout en œuvre pour organiser une armée de
volontaires et les envoyer sur le front français, où tous ont fait brave–
ment leur devoir.
J'estime que la République Française doit les considérer comme des
enfants adoptifs et leur accorder la plus chaleureuse hospitalité.
M. Siméon Flaissières, maire-sénateur de Marseille, a commis une
mauvaise action à l'adresse de cette malheureuse race très amie de la
France et qu'elle porte toujours dans son cœur.
J'espère que le gouvernement jettera au panier une pareille propo–
sition et que les Arméniens trouveront en France et à Marseille, gîte,
travail, égards et protection.
Marseille, le
21
octobre
1923.
Monsieur le Directeur de
L'Ami du Peuple,
Je me fais un devoir de soumettre à votre appréciation la lettre que
M. Flaissières, le maire
socialiste
de notre grande cité, vient d'adresser
à M. le Préfet des Bouches-du-Rhône,
dans le
Petit Provençal du 21
octobre.
J'ignore la réponse que. M. le Préfet jugera nécessaire de faire à la
lettre de l'éminent socialiste qui a l'honneur de diriger la municipalité
Fonds A.R.A.M