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arménienne, nous apercevons deux rayons lumineux : la Russie et la
France. Nos deux amitiés ne nous empêcheront pas, dans notre atti–
tude d'attente, de cultiver des relations correctes avec la Turquie, qui
n'a plus d'intérêt à nous tracasser. Par contre, nous pouvons porter
atteinte à son prestige et à son crédit en Europe. Tout compte fait, le
mieux serait de mettre une trêve à nos ressentiments. Les hommes pol i –
tiques turcs ont montré beaucoup trop de souplesse et de clairvoyance^
depuis la signature du traité de Lausanne, pour méconnaître la jus–
tesse de nos observations. Puisqu'en Europe les grands adversaires se
réconcilient, poussés par une soif de paix, i l serait insensé d'adopter
une autre ligne de conduite concernant les relations turco-arménien-
nés. Que MM. les Turcs commencent, pour l'avènement de cette pol i –
tique, par rendre aux légitimes propriétaires les biens et immeubles
qu'ils ont confisqués si arbitrairement et qu'ils adoptent vis-à-vis des
Arméniens restant en Turquie une attitude plus humaine et plus en
rapport avec l'esprit libéral qu'ils mettent tant d'empressement à affi–
cher avec un éclat inusité.
Fonds A.R.A.M