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et pour ne pas entamer une toute petite partie de leur fortune en
faveur de l'indépendance de leur patrie.
Actuellement, Bogho s Pacha donne sans compter, mais les autres,
tout en affichant-de l'admiration et du respect pour le chef, n'ont p a s
l'air de suivre son bon exemple. Ce que je viens de raconter confirme
pleinement qu'une partie de la responsabilité de la perte de notre
cause pèse lourdement sur les épaules des riches Arméniens qui ne
peuvent fournir aucune raison valable pour justifier l'incorrection, pour
ne pas dire davantage, de leur attitude. La piteuse conduite de ces
messieurs n'avait pas manqué d'attirer l'attention des grands hommes
d'Etat, principalement celle de M. Lloyd George qui a eu la franchise
de dire : « Vous avez de très grosses fortunes parmi vous. Si vous ne
les connaissez pas, nous pouvons vous fournir leur liste. » Par cette
riposte, M. Lloyd George voulait faire comprendre que les richards
arméniens ne faisaient rien en faveur de l'indépendance de leur patrie
et qu'ils attendaient naïvement que les cailles tombent du ciel toutes
rôties et M. LloyH George avait certainement raison.
Fonds A.R.A.M