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° Il est exact que les vendredi et samedi (26 et 27 août 1922) la
Légion protégea environ 2.000 solda t s de toutes a rmes , ma l ades , éclo-
pés qui n'avaient pu suivre l'armée en retraite vers Tchesmé. Un cer –
tain nombre die ceux-ci firent bravement le coup de feu le samedi
matin devant le Konak, à Bahr i -Baba , Karatache et Ceuze-tépé avec
les nôtres ;
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° Le samedi 27 août, dans l'après-midi, la Légion arménienne
occupé l'ancien système de fortifications de Ceuze-tépé, face à Smyrne,
e t quoique le chef de la Légion ait été blessé dans un corps à
corps , il avait demandé à l'armée hellénique en retraite de s ' appuyer
avec une batterie de montagne pour marcher vers Boudja et rejeter
Jes premiers éléments turcs de Smyrne. Mais à cette demande le géné–
ral hellène Franco répondit que l'armée hellénique
ne voulait pas avoir
de contact avec l'ennemi.
C'était d ' aut ant plus extraordinaire qu'il y
ava i t encore, restée isolée, la colonne
d'Aïdine
du colonel Zinguinis,
forte de 6 à 8.000 hommes et de plusieurs pièces de canon qui marchai t
d'Aïdine
SUT
Smyrne pour rejoindre le gros de l'armée en ret rai te.
Malgré mes demandes réitérées l'existence de la colonne d'Aïdine me
m'a pas été révélée par le commandant grec de l ' ar r ière-garde . Il
paraît qu'il l'ignorait totalement — ce qui est inouï. Le dimanche matin
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août, la colonne d'Aïdine ouvrait le feu sur l'ancienne forteresse
turque de Smyrne, et c'est seulement alors que nous apprenions avec
s tupeur qu ' à quelques kilomètres d'elle, l'armée hellénique au lieu de
faire volte-face et de marcher au canon pour porter secours à la
colonne d'Aïdine continuait sa marche vers Tchesmé;
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° Il est exact que la Légion a pris par t aux combat s d ' ar r ière-
ga r de avec des éléments helléniques sains (en particulier le 1
er
régi–
ment et le groupe Plastiras) jusqu ' à Tchesmé d'où elle s ' embarqua
pour Chios;
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° La population arménienne de Smyrne, mal conseillée par le
Métropolite arménien et sa clique ne voulut pas abandonner la ville et
se retirer. Le samedi matin, notamment, lorsque les éléments de la
Légion étaient aux prises avec la cavalerie turque, à Ha lka-bounar ,
j ' envoya i au quartier arménien et à la cathédrale Saint-Stefanos une
section avec ordre de protéger la marche de tous ceux qui voudraient
nous rejoindre vers le Konak. Les 5.000 Arméniens réfugiés dans la
cathédrale n'osèrent s'aventurer dans les rues où déjà les fusils crépi–
taient. Je donnai alors l'ordre à la section de défendre la cathédrale,
espérant qu ' après avoir ouvert la route vers Ceuze-tépé pour évacuer
mon convoi d'armement, les réfugiés et soldats grecs malades , je
pour ra i s reprendre l'offensive avec l'appui de certains éléments grecs.
Mai s cet espoir fut déçu le samedi soir à Ceuze-tépé, par le refus de
l'armée grecque. D' aut re part, la Légion n'avait plus ni munitions ni
ravitaillement. La section de la cathédrale arménienne se défendit b r a –
vement sous la conduite de leurs sergents et, aidés pa r des jeunes
Fonds A.R.A.M