4
° Elle se trouvait sous le commandement immédiat du commandant
en chef de l'armée d'Asie-Mineure;
5
° Le chef de la Légion était le général Torcom;
6
° Le commandement
en langue arménienne ;
7
° En avril et mai 1922, le chef de la Légion avait pris des disposi–
tions pour l'arrivée sans retard à la base de Baltchova (près Smyrne),
où se formait la Légion de 2.500 volontaires de la région de Brousse,
de 3.500 de Syrie, et autant de Constantinople. La Légion aurait ainsi
l'effectif d'une division à trois régiments, type français, en y ajoutant
des armes spéciales : artillerie, aviation, etc., qui auraient été fournies
par l'armée grecque. Malheureusement, en mai 1922, le général
Papoulas quittait le commandement de l'armée, provoquant un impor–
tant changement dans la situation. C'est alors que, anxieux et pré–
voyant une catastrophe, je m'adressais au Conseil et aux notabilités
arméniennes de Smyrne en leur demandant de faire un léger sacrifice
et de payer les frais de passage de mes hommes de Constantinople,
Moudania et Alexandrette. Vous savez qu'il s'agissait d'une somme
dérisoire, à peine de 20 à 25.000 livres turques en papier. Les Smyr-
niotes m'ont promis et m'ont indignement trompé. Ils sont même allés
plus loin. Avec leur métropolite Tourian, ils essayèrent de démolir ma
Légion en excitant mes troupes à
la rébellion
et à
la désertion.
Ils
parvinrent pas. Et lorsque, après la chute d'Afioun-Karahissar (le
13
août 1922) toute l'horreur de la situation m'apparut et que j e
donnai l'ordre de prendre sous les armes les Arméniens de 18 à
35
ans pour sauver au moins la population, Tourian et ses acolytes
(
Aznavorian, Balatousian, Couzelian et C°) allèrent chez le haut -
commissaire Sterphiadès pour réclamer la dissolution de la Légion.
Sterphiadès agit comme aurait exactement agi un haut-commissaire
turc et non grec. II insista auprès du nouveau commandant en chef, le
général Hadjianesti pour la dissolution de la Légion. Mais ils avaient
compté sans moi. Pour la première fois dans ma carrière militaire, j ' a i
désobéi à un ordre reçu de mon chef. J'ai refusé d'exécuter l'ordre $lu
commandant en chef Hadjianesti (homme un peu fou, disent les
Grecs, en tout cas pas normal, d'après moi) qui me prescrivait la disso–
lution de la Légion et son embarquement pour un port de la Grèce,
car c'était bien pour la première fois que je recevais et même entendais
parler d'un ordre aussi stupide.
L'ordre de dissolution était du 19 août; le 20, j ' eus un entretien
violent et dramatique avec le général Hadjianesti lui déclarant que
je n'exécuterais son ordre que lorsqu'il me prescrivait de marcher à
l'ennemi et non pas de foutre le camp.
Hadjianesti fut tellement ému qu'il en avait des larmes aux yeux.
C'est alors que par déférence pour sa personne, j ' a i décidé de rendre
les armes à la base de Baltchova, et allais avec mes troupes en pren–
dre d'autres vers Halka-Bounar Bournabat et Ménémen, sur la route
de Magnésie. Du 21 au 23 août, la Légion était armée jusqu'aux dents
Fonds A.R.A.M