je serais heureux de vous recevoir chez moi dans la journée, si vous
pouvez vous déranger.
Veuillez agréer, cher ami, mes salutations les plus amicales.
Congrès des originaires du Pont -Euxin .
Le Président,
CONSTANTINIDÈS.
La Délégation arménienne, bien que voulant paraître au courant des
événements, ignorait tout. Mise en éveil par notre lettre, elle faisait des
efforts pour rentrer, à notre insu, en relations avec le président du
Congrès du Pont-Euxin; c'est ainsi que, profitant d'un séjour à Pa r i s
de M. Constantinidès, elle envoie M. Kourken-Tahmazian auprès
Ide
lui, pour l'inviter à se rendre auprès de la Délégation arménienne, en
lui faisant croire que c'est avec l'assentiment de M. Turabian que cette,
démarche était effectuée, M. Constantinidès confiant en cette parole,
se rend au siège de la Délégation, 12, avenue Président-Wilson. La
Délégation était au complet, M. Noradounghian y assistait. Dès le
premier contact, on lui dit à brûle-pourpoint : « Nous autres, les Armé–
niens, nous réclamons la ville de Trébizonde pour nous », et M. Cons –
tantinidès de répondre : « Les fusils partiront tout seuls. » Du coup,,
nous devenions des ennemis.
Par une maladresse, la Délégation faisait tomber à l'eau le résultat
de nos efforts de deux ans. Je me demande quelle nécessité obligeait
notre Délégation à réclamer la peau de l'ours avant d'avoir tué la bête.
Notre présence aurait certainement empêché ce regrettable incident de
se produire, mais à qui la faute ? Pourtant, dans notre communication,,
nous avions fait remarquer au chef de la Délégation que le vœu des
originaires du Pont-Euxin, réalisable ou non, il était de notre intérêt
de profiter de cette heureuse circonstance pour préparer une collabo–
ration gréco-arménienne sur une vaste échelle.
Nous sommes toujours resté fidèle à l'amitié gréco-arménienne;
après les événements de Smyrne, nous avions organisé un grand
meeting au Comœdia-Cinéma, sous les auspices de notre journaî
Aiguillon,
pour protester contre les atrocités turques. C'e'st à cette
occasion que nous avions reçu les lettres suivantes :
BUREAU POLITIQUE
du
Athènes, le
5
mai
1923
PRÉSIDENT DU CONSEIL
Monsieur,
S. E. M. le Président du Conseil des Ministres, colonel Gonatas, a
reçu voire programme de la matinée gréco-arménienne et
Fonds A.R.A.M