démocratique libéral, a élevé des prétentions au sujet de la forma–
tion du gouvernement arménien en Arménie. D' apr ès ces messieurs, le
gouvernement arménien, en réalité, devait siéger à Par i s , ayant pour
Président du Conseil Boghos Nubar Pacha . Nous pensons même que
le portefeuille du ministre de l'Instruction Publique devait être a t t r i –
bué à notre poète, M. Tchobanian, dans l'intention d'initier les petits
Français aux finesses de la langue arménienne.
Pendant que nos délégations se tiraillaient entre elles et cons t rui –
saient des châteaux en Espagne sans se donner la peine d'étudier les
possibilités militaires, aussi bien en Arménie qu'en Cilicie et s ans
se rendre compte sur place de la situation réelle du peuple arménien,
les Turcs travaillaient sans bruit auprès des Russes en Arménie e t
auprès des Français en Cilicie, et occupaient les places que notre titre
d'allié nous donnait le droit de ne pas céder à d ' aut res .
Voici maintenant la lettre ouverte que nous avons publiée dans no t r e
journal
Aiguillon,
le 15 décembre 1922, à l'occasion de l'arrivée de
la Délégation russe à la Conférence de la Paix :
Lettre ouverte à Monsieur Tchitcherine, Prési–
dent de la Délégation russe à la Conféren
de la Paix, à Lausanne.
Monsieur le Président,
Nous prenons la liberté de vous adresser la présente pour vous
souhaiter une cordiale bienvenue à la Conférence de la Paix à Lau–
sanne, où, parmi d'autres problèmes, la question arménienne, nous
Vespérons bien, sera mise sur le tapis.
Nous n'avons pas la prétention de nous immiscer dans les affaires
intérieures de la Russie, et nous n'avons pas non plus la ridicule inten–
tion d'apprécier les relations de notre grande protectrice, avec \les
grandes puissances d'Occident. Pourtant, nos amitiés d'aujourd'hui* ne
peuvent pas nous dispenser de rester fidèles à nos anciens amis et
de manifester publiquement noire reconnaissance émue envers la noble
et grande nation russe, dont la générosité et la magnanimité se
manifestées en toute occasion pour la malheureuse Arménie.
Il y a plus de deux ans, l'ancien gouvernement
de la République
arménienne, inspiré par une politique néfaste, sous la pouss
influence étrangère, malgré les avis répétés des patriotes éclairé
déclarait une guerre enfantine, à la Russie; les Turcs, profitant de cette
occasion, propice, envahissaient l'Arménie avec l'intention de l'anéan–
tir. La grande Russie, après avoir donné une leçon au
gouvernement
du jour, obligeait le commandant des troupes turques à ne pas mettre
à exécution son projet infernal. D'autre part, au moment où la famine
sévissait dans toute son horreur en Russie, nos amis russes
trouvaient
encore le moyen d'oublier leur propre malheur pour courir au secours:
Fonds A.R.A.M