— 100 —
assurées en Cilicie. Il est à remarquer qu'aucun incident, massacre ou
autre, n'a eu lieu en Cilicie, où se trouvait la troupe arménienne, alors
qu'en d'autres régions, à Alep, par exemple, malgré la présence des
forces alliées, des massacres épouvantables ont été perpétrés. Et pour –
tant les Turcs de Cilicie sont une race particulièrement sauvage, alors
que, même sous le régime turc, aucun massacre d'envergure n'avait eu
lieu à Alep.
Les accusations portées contre les soldats arméniens par l'adminis–
tration turque constituaient une manœuvre classique dans la politique
turque, pour discréditer la Légion arménienne et provoquer ainsi son
éloignement de la Cilicie et même (on avait appris aux Turcs que
c'était chose possible) sa dissolution.
Pris dans l'étau de rivalités interalliées et de sournoises intrigues
turques, le soldat arménien put néanmoins se garder de tout acte indi–
gne d'une armée d'occupation civilisée et montrer ainsi, par une preuve
irréfutable, que la race arménienne avait de remarquables qualités de
gouvernement.
Fonds A.R.A.M